
3 ans, une longue tournée, quelques Prix et playlists plus tard, la jeune chanteuse tourangelle a fait un bond de géant(e) et réussi le pari d’écrire uniquement en français sans rien abandonner de sa singularité musicale en chemin. Cette « Jungle Contemporaine » est ainsi toujours un entrelacs délicat de patterns électroniques -souvent minimalistes et élégants (à l’image de ses prestations scéniques)- sur lesquels la jeune femme joue à moduler sa voix comme une Laurie Anderson plus pop. On pense aussi parfois à Camille (« Mes Onomatopées », « Rêveuse ») ou à Suzanne Vega (« Les Ecrans »). Ce passage au français semble lui donner des ailes et ouvert sa voix délicate à des horizons insoupçonnés.
Si à l’époque de « Keep This Moment Alive » la presse la comparait volontiers à PJ Harvey ou Cat Power et sa voix funambule, Mesparrow dévoile aujourd’hui une puissance charismatique qui rappellerait presque la Véronique Sanson de la grande époque (« Ma Flamme », « Jungle Contemporaine ») ou une Tori Amos francophone pour l’intensité de son chant (« Les Nuances du Ciel »).
Le résultat de cette évolution ? Des chansons qui héritent d’une nouvelle dimension: le magistral « Fantômes », « Premier Instant », « Ne Me Change Pas » ou l’entêtant « Agrafes » ont toutes ce petit supplément d’âme (un refrain imparable ? un texte suffisamment poétique pour parler à l’imaginaire de tout le monde? Un gimmick electro qui colle au cortex?) qui fait que certaines chansons réussissent ce grand écart tant recherché entre succès critique et populaire. La nouvelle voix de la jungle ?